dimanche 3 janvier 2010

Régis CUNIN, un vrai chanteur humaniste injustement méconnu

  
Elle parle à sa valise

Elle parle à sa valise
Dans un jargon bizarre
Désesperdue assise,
A l'écart dans le square
Vétue de soliloques
Toute enjupomponnée
Elle brinquebreloque
Ses colliers surranés

Ses mains vagabondissent
Papillons dérisoires
Et ressassent jadis
Dans la lumière du soir
Le temps la chagrignotte
Et son coeur tire au flanc
Sa carcasse grelotte
En s'endormitouflant

Elle parle à sa valise
Parfois même l'engueule
Petite et rabougrise
Auprès des grands tilleuls
La jugeotte en vadrouille
Sans doute loin d'ici
Elle calembredouille
En fronçant les sourcils

Avec des gestes rudes
Elle renoue son chignon
Sa déboussolitude
Intrigue les pigeons
Elle hoche la tête
Décrépiteusement
Elle est sur sa planète
C'est un morceau de banc

J'aimerais lui faire des bises
La serrer dans mes bras
Lui porter sa valise
l'emm'ner au cinéma
Lui jouer d'la guitare
Lui offrir un liégeois
Mais je suis en retard
Et d'ailleurs, elle s'en va.


Outre l'intérêt de l'écriture (les néologismes mots-valises...), l'arrangement musical est superbe avec flûte à bec grave, accordéon, clarinette et violoncelle. Album "Chansons bancroches" disponible à la médiathèque de Périgueux.

En cliquant sur le titre, accéder au site de Régis CUNIN. Voir notamment les jeux et en particulier le "jeu de la fable", et le "dico du dimanche".

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